mercredi 28 mai 2008

Notre histoire

Temps de révolution et de changements. Temps d’urgences. Le Pape Paul VI disait lors de l’ouverture de la seconde conférence épiscopale latino-américaine, célébrée à Medellín en 1968 : « Nous ne pouvons être solidaires avec des systèmes et des structures qui dissimulent et favorisent de graves et d’oppressantes inégalités entre les classes et les citoyens dans un même pays ».




Paulo Freire, en 1970, disait :

« Maintenant, personne n’éduque personne. De même que personne ne s’éduque soi-même : les hommes s’éduquent en communion, et de manière médiatisée à travers le monde ».

Le ministre de l’Éducation dans un congrès mondial, en 1971, disait : « Le Pérou est en train de vivre un des moments les plus importants et décisifs de son histoire (…) nous nous sommes compromis dans la tâche d’éducation “libératrice” et dans la mission de créer une nouvelle société ». Réforme agraire, nationalisation d’entreprises, mobilisation sociale, nécessité de connaître les lois et le sens profond d’un tel sujet.

Juan Medcalf : religieux anglais, naturalisé péruvien, accompagnait alors le processus des paysans de Cajamarca, dans leur soif d’obtenir de l’information et des données pour continuer leur apprentissage. Brochures, coupures de journaux et de revues, romans variés s’échangent de main en main et les envies alimentent les envies : sous chaque chapeau, peu à peu la prépotence qui a toujours inclus l’écriture, s’efface. Une pelle sert à ouvrir des sillons ou à excaver des sépultures; le livre, dépositaire de cette différenciation assaillante, a permis de faire émerger, peu à peu, un autre puits où s’abreuver. C’est ainsi qu’on a dompté les taureaux. C’est ainsi qu’on a cultivé le blé. C’est ainsi qu’on s’est distrait par la harpe et qu’on a domestiqué le cheval. Aux pages qui ont servi à soumettre les peuples, ces mêmes peuples les cultivent afin de continuer à se défendre, à se fortifier, à se mobiliser.

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