dimanche 27 mai 2018

Lancement du "Droit à l'essentiel"


Ce vendredi 4 mai à 19h, nous lancerons notre plus récente publication: "Le droit à l'essentiel: enfants, droits, communauté et torsions" e
La cérémonie se déroulera au siège central de notre Réseau: Avenida Perú Nº 416.
Nous sommes invités: nous comptons sur votre présence ponctuelle !

vendredi 25 mai 2018

Sensibiliser... en avançant


Mi mai, le Programme Communautaire pour l'accompagnement des enfants aux capacités projetables, avec le Centre de Ressources de l'éducation basique spéciale (CREBE), Cajamarca, a réalisé deux ateliers de sensibilisation et formation dans le cadre de l'insclusion scolaire dans le district de Socota, province de Cutervo. 
La présence des professeurs de niveau initial, primaire et secondaire, fut très forte et le public a participé activement et avec beaucoup d'intérêt. 

L'atelier s'est enrichi des Techniques participatives d'éducation populaire et des dynamiques de sensibilisation, essayant ainsi de regarder d'une autre manière l'éducation en général et l'éducation inclusive. 
Si nous concevons la sensibilité comme une capacité des personnes à s'émouvoir devant la beauté et les valeurs esthétiques ou pour des sentiments comme l'amour et la tendresse , dans les deux ateliers, nous avons réussi à atteindre notre objectif. Les professeurs qui ont assisté aux formations sont restés surpris, contents et motivés pour renouveler leur conception du travail pour et avec les enfants aux nécessités éducatives particulières. Ensemble nous pouvons conquérir un espace d'apprentissage plus vivant et approprié pour les enfants des communautés paysannes. 


Une nouvelle bibliothèque en institut éducatif




La communauté éducative du collège Crito Rey de Masintranca, à Chota, s’est lancée dans une sollicitation de sa bibliothèque rurale. Cet enthousiasme, provoqué et accompagné par le coordinateur de la zone, Sergio Díaz Estela, s’est aussi étendue pour entreprendre le Plan Alternatif de Lecture, que le Réseau de bibliothèques rurales propose.
Notre compagnon Alfredo Mires Ortiz s’est réuni avec des étudiants et des professeurs du collèg pour expliquer les processus de colonialisme que le système nous impose et comment à travers une lectura critique, contextuelle, et la lecture du monde, on peut contrecarrer ces invasions.

Alfredo a motivé les professeurs et étudiants à lire leur propre réalité, qui est rurale, ancestrale, respectueuse de la nature. Il a indiqué que l’échange autour de la lecture peut nous montrer les côtés de l’histoire qui ne sont pas écrits. Et de comment il nous incombe de les écrire et les réécrire. 

Fiorela lit

Il y a quelques jours, nous avons rendu visite à la communauté de Huarrago, dans la province de Cutervo,pour rendre visite aux enfants qui sont accompagnés par le Programme communautaire des enfants aux capacités projetables dans ce lieu.
A Huarrago nous avons rencontré deux enfants, Aldana et Fiorela, atteintes d’une paralysie cérébrale infantile. Elles peuvent assister à l’école inclusive de la communauté grâce à l’aide solidaire d’amis d’Allemagne, qui assument les coûts pour une personne qui accompagne les enfants à aller au bain, à la cantine et retourner après à la maison.  
Les deux filles, avec beaucoup d’effort et le constant dévouement de leurs parents, ont appris à marcher avec des cannes ou l’appui d’une personne.
 Fiorela, à l’école, apprend très vite, et elle m’a dit cette fois qu’elle voulait me lire quelque chose. Le texte qu’elle avait choisi pour cette lecture m’a beaucoup ému : je l’avais écrit en 2007 pour la présentation de la première édition de Les yeux de Gabi, de Alfredo Mires. Le texte raconte une expérience que j’ai vécu enfant avec mon père.  Quand Fiorela l’a lu, l’émotion n’en était pas moins forte.
Je partage ici ce texte avec vous:
C’était un dimanche d’été, un de ces jours pour profiter du soleil. J’avais six ou sept ans et avec une cousine, mon père et quelques amis, nous fîmes une balade. Nous avions joué, nous avions mangé le casse-croûte préparé par ma mère et nous avions partagé rires, conversations et anecdotes. Nous étions tous contents et fatigués, il était l’heure de rentrer à la maison.
A la maison, enchantées, nous avons raconté à ma mère tout ce que nous avions fait ce jour là et plus particulièrement le moment où nous avons couru avec mon père. Je peux me rappeler encore aujourd’hui l’assombrissement et la préoccupation sur le visage de ma mère : mon père était aveugle.
Rita Mocker

Responsable du Programme Communautaire. 

Le bassin et la voix



Le vendredi 19 avril 2018, nous partîmes 4 professeurs et  66 étudiants de l’Institut supérieur pédagogique Victor Andres Belaunde, de Jaen, en direction du bassin versant de notre rivière Amojú, dans le hameau de La Rinconada.
L’air frais, le chant des oiseaux et de la rivière, le sifflement du vent , el trinar de las aves, el sonido del río y el silbido del viento ont transformé ce moment en une connexion avec notre mère nature.

La rencontre avec doña Armandina Cerdán Acuña fût superbe: une femme sage que j’ai eu le privilège de connaître en 2005, quand s’est formé le collectif des défenseurs environnementaux avec tous les acteurs du bassin versant et de la Vima ; une experte tisserande de tapis colorés, poncho en toile et crochet, guérisseuse par plantes médicinales, généreuse dans le partage de ses connaissances et très claire dans ses allocutions, vertus qui lui ont permis de participer et animer les processus de participation. Elle a 62 ans, 13 enfants, elle est arrivée à la Rinconada avec son mari à l’âge de 17 ans, elle est originaire de Bambamarca.  Elle souligne fièrement que 5 de ses filles et 2 de ses petites-filles sont « ouvrières » (art textile).

Elle a échangé avec l’ensemble des étudiants et a répondu à toutes les questions :
 “Avant, nous vivions des douceurs (chancaca, la canne à sucre) que l’on vendait à Jaen pour acheter les condiments. Avant, on produisait à manger avec les fèves, les papates douces, les courges, les vitucas  (ndt : tubercule similaire à la pomme de terre).…
Maintenant cela ne donne plus, la nourriture d’avant a disparu, il y a beaucoup de maladies qui attaquent la vituca, elle devient noire, s’effrite et tombe ; seul le mais jaune donne. Quand le climat a changé, des ingénieurs sont venus, ils ont pris la température et nous ont formés pour semer du café. Le café nous a donné de l’argent, mais il a appauvri la terre parce qu’ils ont mis de l’herbicide, ils l’ont abîmé par fumigation d’herbicide et la terre est faible, quand les plants de café tombent le terrain reste pauvre, il ne produit plus rien, et donc les aliments se font rares. Avant c’’était bien, il y avait assez d’eau, les gens ont coupé la forêt, ils ne pensaient pas que l’eau allait se terminer. Depuis dix ans environs l’eau est rare. La forêt naturelle est une montagne de cèdres, figuiers, balsa, cascarilla, lanche.
Dans le bois il y avait des animaux sauvages comme le tapir, l’ours à lunettes, le coq de roche, les renards, les pénélopes yacouhou (oiseau)… Aujourd’hui il y a seulement des singes ; il y a quelques jours mes petits-fils ont aperçu des singes dans ma petite montagne…
Merci senora Armandina pour votre témoignage, pour la mémoire de notre terre.

« Tous ensemble nous enseignons, tous ensemble nous apprenons » (Réseau des bibliothèques rurales)

Sara Moreno Alberca



Grandissant et construisant


Il y a quelques années, nous avons commencé à minguear (travailler volontairement en collectif) pour construire nos chambres dans notre grande maison: la famille du Réseau des bibliothèques rurales va croissant et il est nécessaire de compter sur plus d’espaces pour bien accueillir tout le monde lors des différents événements.
Ce rêve va devenir réalité grâce à l’appui des amis du Réseau, ensemble avec les compagnons volontaires des communautés, qui avec dévouement et effort ont avancé sur la construction de deux chambres dans le style de la campagne cajamarquine.
Ce sera des chambres humbles, mais agréables, un échantillon qui démontre l’apprentissage partagé avec les volontaires qui les ont construites et un témoignage du partage pour ceux qui vont les habiter.
Notre gratitude a ce coup de main de tant de mains.





jeudi 10 mai 2018

Oscar Garay: présence et lutte

Les mots nous manquent pour annoncer ce deuil.
Dimanche dernier, le 6 mai, dans l’après-midi, pendant qu’il aidait dans une tâche communale, notre cher camarade Oscar Raúl Garay Tongo a eu un accident mortel.
Oscar, habitant de Jerez, s’est intégré à notre Réseau au milieu des années 80. Et au début des années 2000 il a été approuvé par l’Assemblée communautaire comme notre Coordinateur général, charge qu’il a rempli pendant deux ans avec dévouement.
Quand nous sommes une communauté, la joie est une bénédiction qui se cultive et prospère… mais comme est douloureuse l’absence de l’un des nôtres. Encore plus si c’est une personne comme Oscar, un « homme humain » qui n’a jamais cessé de l’être.

L’hommage le plus grand à lui rendre est de continuer à avancer. Nous sommes sur ce chemin que tu as aidé à débroussailler et à faire plus grand, Oscar, frère.