dimanche 25 novembre 2018

Nous sommes et nous faisons


Vient de sortir imprimé « Nous sommes et nous faisons », le titre du manuel ou guide du Réseau des Bibliothèques Rurales de Cajamarca, un document qui résumé l’histoire, les débuts, la méthodologie et les formats de ce que nous faisons dans notre Réseau.
Au début des années 80 nous avons publié un petit manuel au nom de « Bibliothécaire je suis», mais l’expérience a poursuivi son chemin, perdurant et murissant.
Ce récent guide a nécessité différentes consultations en réunions et assemblées du Réseau et maintenant il sort imprimé pour aller dans la campagne, toujours en consultation et pour continuer à grandir.


Conférence inaugurale


Comme nous l’avons raconté dans une note antérieure, entre le 17 et le 21 septembre s’est tenu à Bogota, Colombie, le 4ème Congrès national des bibliothèques publiques.
Notre compagnon Alfredo Mires Ortiz était invité pour tenir la conférence inaugurale de ce congrès « Des bibliothécaires et biblionectars : livres, lecture et processus communautaires », était le titre de cette dissertation. Vous pouvez maintenant voir la vidéo de la conférence sur:


Todo en uno en todo


Por las venas de esta tierra dadivosa,
fecundando valles, prados y conciencias,
un mensaje de armonía ya rebosa:
“Todo es uno y uno es todo; nuestra esencia
se compone y forma parte de esta hermosa
sinfonía que llamamos existencia”.

Las raíces y los frutos, tumba y cuna,
son un todo indivisible, un solo ente
que respira sol y emana luz de luna
Somos cauce, somos agua y somos fuente.

David Osoro

Par les veines de cette terre généreuse,
Fécondant les vallées, les prairies et consciences
Un message d’harmonie maintenant repose:
« Tout est un et un est tout ; notre essence
Se compose et fait partie de cette merveilleuse
Symphonie que nous appelons l’existence.
Les racines et les fruits, tombe et berceau,
Sont un tout indivisible, une seule entité
Qui respire le soleil et émane la lumière de la lune
Nous sommes le lit de la rivière, nous sommes l’eau et nous sommes la source.



El Día del Aquí Estamos


¿Volverá algún día Manco Capac con su arado de oro?
¿Y el indio hablará otra vez?
¿Se podrá
reconstruir con estos tiestos
la luminosa vasija?
¿Trabar otra vez
en un largo muro
los monolitos
que ni un cuchillo quepa en las junturas?
¿Restablecer las carreteras rotas
de Sudamérica
hacia los Cuatro Horizontes
con sus antiguos correos?
¿Y el universo del indio volverá a ser un Ayllu?

Reviendra t-il un jour Manco Capac avec sa charrue d’or ¿
Et l’indien parlera t-il une autre fois ?
Pourra t-on
Reconstruire avec ces débris
La lumineuse jarre ?
Voir une autre fois
Sur un large mur
Les monolithes
Dans lesquelles pas même un couteau n’entre dans leurs jointures ?
Rétablir les routes coupées
De l’Amérique du sud
Jusqu’aux Quatre Horizons

Avec leurs anciens courriers ?
Et l’univers de l’indien réussira-t-il à redevenir un Ayllu ?

Ernesto Cardenal, “Economía del Tahuantinsuyo”


A Huamachuco



Bien que Huamachuco soit une juridiction du Département de la Liberté, il y a un bon moment nous avons ouvert dans la zone dix bibliothèques rurales, grâce à l’impulsion et la coordination du Projet Ami.
Et maintenant nous poursuivons notre chemin à nouveau, à travers quelques jours intenses de visite, formation, coordination et surtout de partage.
C’est un exemple de vie le dévouement des mères de famille qui répondent aux besoins des bibliothèques rurales dans les quartiers de Huamachuco. Avec Jesús Fernández et Aurora García nous visitons les bibliothèques de Cumbicus, 9 de octubre, Fátima, Vista Alegre et Los Laureles, et nous partageons une reunión avec les bibliothècaires pour lire ensemble et voir de quelle manière nous pouvons continue en cheminant et lisant.  
Les coordinateurs du Projet Ami ont rendu possible l’appui avec motivation à la lecture de la part de volontaires étudiants de l’Institut supérieur pédagogique: avec eux nous abordons le travail de la lecture critique, son importance et ses méthodes.
Et avec l’équipe centrale du Projet nous partageons une série de réflexions sur la sauvegarde de la culture paysanne andine.







Cercles de lecture à Montegrande



Nous saluons les étudiants en Sciences Sociales – II Semestre de l’Institut Supérieur Pédagogique “Víctor Andrés Belaúnde”, de Jaén. Ils sont en train de réaliser leurs stages initiaux avec les enfants du premier degré du secondaire de l’Institution éducative Immaculée Conception, utilisant les Cercles de lecture, une manière de s’intégrer comme communauté dans notre réseau des Bibliothèques Rurales de Cajamarca.
Les étudiants de l’Institut sont maintenant des camarades et frères de cette trajectoire avec les livres à la campagne. Nous remercions la professeur Sara Moreno pour l’engagement et appui permanent pour réussir à ce que plus d’enfants, jeunes et adultes lisent, écrivent et conversent.
Félicitations et saluts : vous êtes un vrai exemple à suivre ¡








Dans nos 13 !


Nous nous motivons en motivant.
Jusqu’il y a peu de temps – et pendant de nombreuses années – nous étions présents seulement dans dix des treize provinces de Cajamarca, jusqu’à ce que Santa Cruz et Jaen aient l’envie d’accueillir des bibliothèques. Ensuite se sont ouvertes une dizaine de bibliothèques à Huamachuco –qui appartient au Département de la Libertad – impulsées par nos compagnons du Projet Ami.   Et maintenant, depuis peu, la motivation de la professeur Sara Moreno a rendu possible l’ouverture d’une bibliothèque rurale dans le nord de la province de San Ignacio.
Dans le quartier Cruce Naranjos, district de Huarango, ils ont maintenant leur bibliothèque rurale située dans l’Institution Educative  16643 San Pedro. La bibliothécaire est la professeur Olga Mero et la bibliothèque est ouverte depuis le 20 août dernier. Quelle nouvelle plus heureuse pour ce rêve qui se poursuit et s’étend !



Monseigneur Romero: le défi d'avancer en vivant


Ce 14 octobre 2018, Monseigneur Oscar Arnulfo Romero a été canonisé. Romero, pour son engagement auprès des pauvres a été assassiné le 24 mars 1980 pendant qu’il disait la messe, à San Salvador.
Notre compagnon Alfredo Mires était dans le Salvador au milieu des années 90 et à son retour avait publié “Le défi de marcher en vivant: résumé des avancées au Guatemala et au Salvador ».
Le livre commence par deux textes de Monseigneur Romero situés comme des épigraphes:
"Une restructuration de notre système économique et social est nécessaire, parce que cette idolatrie de la propriété privée ne peut être absolue. ".
“Il est encore temps de quitter vos anneaux pour ne pas qu’on vous enlève vos mains”.
Nous partageons ici un petit extrait en lien avec  “San Romero de América”:
"Seigneur
Si tu sauves Le Salvador
Ne sauvent pas ceux qui à tuer
Ont joui,
De l’assassin cruel
Au voleur des pauvres
Au violeur, au porc,
Condamne-les
Seigneur
Je ne veux pas oublier la tombe de Monseigneur Romero, ni le recoin où l’ont tué les assassins qui marchent libres s’ils assassinent et qui emprisonnent si on les regarde.   
Dans la chambre d’où ils ont sorti les 6 jésuites de l’Universit” catholique pour tirer sur eux à brûle-pourpoint, un tableau de Monseigneur a la vitre cassée par le feu des lance-flammes avec lequel ils ont tenté de tuer sa mémoire alors qu’ils n’ont réussi qu’à raviver son souvenir.
Et dans un autre cadre il a une autre valle dans la poitrine, parce ce que ceux qui l’ont tué doivent rêver la nuit et que parfois ils ne sont pas convaincus qu’il est mort. Peut-être croyaient-ils qu’en tuant un homme leurs rêves seraient annihilés.  
Je ne veux pas oublier l’obscur recoin de la sacristie où habitait Romero, cette sorte de de saint à l’odeur du peuple, ni ses vêtements déchirés ni son sang répandu. Le Salvador a tant de douleur que je ne sais pas comment il tient.  


Outil


La maison du Réseau des Bibliothèques Rurales de Cajamarca est une démonstration du travail communautaire. Dans cette construction il y a ceux qui ont eu l’opportunité d’apprendre à faire du ciment jusqu’à lever des murs et des toits ; d’autres à polir les murs et prendre un pinceau pour les peindre, à faire des installations électriques, à prendre une un balai ou un pinceau, à poser une affiche, à soigner les plantes, l’eau, … et surtout, la beauté de partager en construisant ensemble.
Ici dans la maison nous écoutons toujours le dicton qui dit « Nous voulons construire en petit ce que nous souhaiterions réussir en grand ».
C’est pourquoi nous saluons l’appui solidaire de ceux qui accompagnent cet effort de construction constante. Maintenant nous poursuivons notre chemin en rangeant notre lieu, en mettant chaque chose à sa place, en essayant d’organiser l’espace. Comme cela aussi nous nous formons et nous apprenons.


Revue de presse


Nous partageons ici deux nouvelles parues dans les journaux “La Crónica” de Quindío, Colombie, et “El Tiempo” de Cuenca, Equateur, proche des évènements des bibliothèques et de la diversité interculturelle dans lesquelles la voix de notre Réseau  est présente à travers notre camarade Alfredo:





samedi 6 octobre 2018

Congrès national des bibliothèques publiques à Bogota


Entre le 17 et le 21 septembre a eu lieu à Bogotá, Colombie, le 4ème Congrès national des bibliothèques publiques.

Notre camarade Alfredo Mires Ortiz était invité à donner une conférence pour le lancement du congrès et venir en appui lors des réunions et ateliers.
Il y eut plus de 1300 participants en lien avec les bibliothèques publiques de tous les recoins du pays.
La conférence intitulée “Des bibliothécaires et biblionectars: livres, lecture et processus communautaire” a lancé les participants dans des réflexions profondes.

Alfredo s’est référé aux catastrophes qui aujourd’hui, a t-il dit “finissent par se transformer en une seule catastrophe: d’un côté, ce que nous pourrions appeler le changement climatique environnemental et d’un autre l’épouvantable changement climatique mental” “Ce n’est pas seulement l’arbre qui tombe a –t-il dit mais l’esprit qui s’incline ; ce n’est pas seulement la forêt qui est incendiée mais l’âme qui est bouleversée, ce n’est pas seulement la rivière qui s’assèche mais aussi le rêve qui se mutile.
Il a appelé à entreprendre le défi de “revoir le fond pour transmuer la démence de la destruction et de la violence, dans la folie de relire le monde et de le prendre dans ses bras.  Dans la rareté des impossibles et la capacité de nous mettre dans la peau de l’autre.

Il a fait d’importantes interpellations sur différents sujets et à des publics distincts: aux fonctionnaires publics qui dirigent les bibliothèques et à ceux qui au jour le jour y travaillent : à ceux qui lisent et à ceux qui incitent à le faire ; il a demandé ce qui était évalué, ce qui se créait, il a parlé et questionné les oubliés et les colonisés ; les soumis et les non critiques.  
Il s’est enquis des “principes que nous évoquons dans notre travail” et a demandé ‘quel est le rôle de la bibliothèque publique pour les gens ¿ envers qui est son obligation: avec un édifice ou avec la communauté dans laquelle est cet édifice? Il a dit d’une autre manière: son engagement est avec l’environnement de l’édifice ou l’édification de l’environnement? Et si c’est ainsi le bibliothécaire connaît les gens et les besoins de sa communauté ou sommes-nous seulement un dépôt de l’information et de la connaissance ¿ quel est sa promesse envers la culture propre ? En Somme pourquoi et pour qui se fait ce qui se fait?  
Il a mentionné sans aucune réserve les tromperies du système  régnant: “ pourquoi le pouvoir hégémonique aussi se charge de nous bercer dans le berceau des oubliés et d’effacer les traces de nos mémoires ? L’une des preuves de cela se voit à travers l’histoire que nous enseignons à travers nos bibliothèques : le seul fait que les soumis n’en sont jamais les auteurs, révèle la manipulation politique du passé, encore plus sur notre continent sur lequel, depuis plus de cinq cent ans, le colonialisme s’est construit sous diverses formes de despotisme intérieur.
Ainsi,  Alfredo n’a cessé de mentionner ses maîtres savants comme don Antonio Vílchez et Mama Santos.
IL a parlé de l’importance de chercher et restituer les liens : «  Reconnaître et distinguer la moelle des peuples pourrait nous réveiller et rassembler les os de la patrie est vital pour commencer à marcher. »
Il a partagé son idée géniale sur les biblionectars: “ celui qui fait des livres et de la lecture une source aussi énergétique et un parfum aussi agréable et attire ceux qui veulent se nourrir pour continuer en volant (…) inspirer la passion de lire les livres pour apercevoir le monde.  Parce que l’action biblionectar  est pollinisante: elle féconde autant celui qui donne que celui qui reçoit. La bibliothèque n’est pas une cage : c’est un espace dans lequel se réinvente la fonction sociale dans une consécration communautaire. Pour conclure sa conférence il a dit :
«  A la bibliothèque nous pouvons aller pour apprendre mille carrière indépendamment des notes, avec un appétit émancipé et avec la certitude que la leçon est joyeuse et solidaire, aux marges de l’utilité pécuniaire.
C’est pour cela aussi que l’on doit rédiger nos propres écrits. Et à plus forte raison nous devons nous présenter à la souche qui nous a maintenu vivant : le savoir invisibilisé et proscrit de nos villages, la mémoire non ensevelie qui n’apparaît pas dans les livres ; la tradition orale des bouches que l’on a fait taire ; les contes insoumis ; le souvenir pérenne ; les savoirs ignorés. Le but, ce n’est pas de sauver le passé : c’est de récupérer l’avenir.  


Lino sur le chemin


Je suis Lino Gálvez Blanco, de la communauté El Ahijadero, dans le district de Bambamarca, province de Hualgayoc.
J’ai connu les Bibliothèques Rurales il y a 28 ans, même si cela n’a pas été continu ; j’étais un moment bibliothécaire et après je suis devenu coordinateur.  
Pour moi, la lecture est un apprentissage, le pouvoir de s’auto éduquer, de s’informer, se former et connaître notre réalité, ce que nous vivons, tout comme connaître la littérature.
Avoir des livres dans la bibliothèque ou accéder à la bibliothèque c’est aussi se forger, se valoriser, se former. Cela donne l’énergie d’un bon comportement, pour soi-même. C’est aussi valoriser la littérature et être ensemble avec les livres.  
Dans l’actualité, il y a une méconnaissance de la lecture, aussi bien des anciens que des jeunes. La télévision et le téléphone portable ont pris le dessus et enlèvent beaucoup de temps.  Pour les étudiants dans les écoles et collèges il y a des livres, mais la littérature culturelle, ou communale c’est autre chose. Les livres des devoirs sont les livres de l’Etat pour résoudre un thème, selon eux. Mais c’est autre chose que l’expérience de la littérature andine.
Le défi serait d’arriver à toucher les communautés et aussi les institutions éducatives, parler à la jeunesse pour qu’ils lisent sur notre propre réalité, à ceux qui ont écrit sur la nature andine, nos coutumes, nos communautés en premier lieu.


Nouvelles de la vie dans les Andes


Du monde occidental et de nombreuses régions colonisées par ce système, arrivent des voix qui parlent de ce qu’ils appellent « les territoires sacrifiés » ou espaces convertis en dépôts de déchets toxiques dans des lieux où habitent les peuples ancestraux – qui, pour être éloignés des quartiers et secteurs puissants et pour avoir une vulnérabilité historique des lois et de l’état – sont victimes de la pollution de l’eau de la terre, des cultures et de l’atmosphère.
Des nouvelles chargées de suie urbaine, une accumulation d’ordure, des espèces éteintes, des arbres coupés, des fruits et des aliments abîmés par les pluies acides, des déversements de pétrole, de la fumigation au glyphosate, des parasites, des sécheresses ; par l’inconscience et la cupidité des puissants, par la négligences et la cécité des peuples…

Il est clair que l’occident arrive au monde andin de multiples manières : des entreprises extractives et de nombreuses autres qui contaminent l’eau, tuent la vie et la vigueur des terres et de leurs habitants. Aussi par l’extension (le système éducatif, les outils massifs de communication et réseaux sociaux entre autres) d’un mode de vie fait d’enchevêtrement modernisant : prédateur de la terre, exploiteur et porteur de l’extermination historique de connexion avec la nature.

Par chance, le monde andin a aussi beaucoup de leçons planétaires à donner:
Dans la région cajamarquine persistent des constructions équilibrées avec la nature qui utilisent des matériaux propres à la région, en accord avec les conditions environnementales et climatiques.
Beaucoup de nos communautés éleveuses des Andes n’entrent pas dans le circuit dévastateur du consumérisme : acheter, utiliser, jeter.
Ils n’utilisent pas de sacs plastiques mais ont leurs sacoches, pullos, quipes et guayacas.

Dans leurs fermes ils cultivent leurs petites plantes qui sont l’aliment journalier de leurs tables.
Survivent les ollucos, les ocas, la patate douce, le maïs, la pomme de terre, l’oignon, la quinoa, la kiwicha, les herbes, parmi nombreux autres aliments andins.
Ils élèvent leurs animaux.
Ils s’occupent et vénèrent leurs puits (yeux de l’eau).
Ils révèrent et lisent leurs montagnes sacrées.

Les Andes sudaméricaines savent la vie et la joie qu’apporte le monde agricole, simple et puissant , capable de dire et d’annoncer qu’il y a de nombreux chemins pour marcher ; que toujours la solidarité donne plus, qu’être ensemble est mieux qu’acclamer l’individualité, que la première chose à faire est de protéger notre terre, vivre en communion et en connexion avec tous les êtres qui habitent tous les mondes.
Nathalia Quintero


Atelier à Masintranca



Au mois d’août, nous sommes retournés au collège Cristo Rey de Masintranca, dans la  province de Chota,  où nous avons eu un échange et un atelier sur l’éducation et la lecture que notre compagnon Alfredo a offert à des étudiants et professeurs de l’institution.
Il y a eu un moment pour réfléchir sur la lecture comme un outil qui stimule le développement cérébral et la créativité et la pensée divergente mais aussi l’importance de la pratique permanente de la lecture pour atteindre le bien être, la joie, et pour être propices aux rencontres avec de nouvelles idées ,personnes et univers. Nous avons motivés les étudiants à continuer avec la lecture des livres : lire dans différents lieux, lire en solitaire, lire en famille, lire à leurs grands-parents et à ses enfants. Toujours lire pour comprendre le monde et sa réalité.


Une belle visite



Maurizio est un enfant de quatre ans qui nous a rendu visite il y a quelques semaines pour connaître le local de notre Réseau.  
Comme partie des tâches scolaires qu’on peut commencer à réaliser dès son jeune âge, il devait aller connaître une bibliothèque et voir comment s’organisent les livres ; pour lui, sa famille s’est mise en contact avec nous et l’après-midi même, Maurizio était dans notre local central. Sa présence nous a beaucoup motivé, non seulement du fait de s’occuper d’un enfant curieux d’en savoir plus sur le monde des livres, mais aussi par son intérêt à apprendre comment se préparent les livres qui sortent de notre Centre d’échange pour aller dans les communautés.
Accompagné par notre camarade Nathalia, Maurizio a vérifié les contes et a même collé des étiquettes sur certains exemplaires. Bien, Maurizio volontaire ! Cette agréable visite nous a poussé aussi à garder espoir: dans notre pays, nous pouvons tous réussir à faire des choses meilleures si nous enseignons aux plus petits à lire et à se familiariser avec la lecture le plus tôt possible.


lundi 17 septembre 2018

Reconnaissance II


Dans le cadre des célébrations du 197ème anniversaire de vie institutionnelle, la Bibliothèque nationale du Pérou a attribué la Reconnaissance “Jorge Basadre Grohmann” a Alfredo Mires Ortiz, conseiller exécutif du Réseau de Bibliothèques Rurales de Cajamarca. La cérémonie de reconnaissance des célèbres diffuseurs de la lecture s’est déroulée le 28 août dernier.
 La Ministre de la Culture Patricia Balbuena a été chargée de remettre cette distinction. J’y ai assisté pour représenter Alfredo et recevoir la plaque souvenir et l’arrêté qui matérialisent cette distinction.   
Alfredo, notre cher Ñaupa, a été reconnu pour sa contribution à la promotion des bibliothèques et pour la diffusion de la lecture qu’il réalise depuis de nombreuses années, depuis qu’il a décidé d’accompagner l’initiative pionnière de  R.P. Juan Medcalf, et peu à peu se sont joints à eux des paysans et paysannes cajamarquins engageant peu à peu de plus en plus de communautés.
Avec des devises comme: “Monte lire avec moi frère”; “Lire révèle et rebelle”; ou “En lisant nous sommes plus forts”, le Réseau des Bibliothèques Rurales s’est affirmé dans la campagne cajamarquine et s’est converti en outil de défense de l’identité culturelle et des droits fondamentaux.  
Les traces qu’Alfredo continue à laisser sur son chemin, sont les traces qui montrent un engagement non négociable avec les bibliothèques rurales, avec la campagne, avec la culture cajamarquine: ce sont les traces qui continuerons à accompagner les hommes et femmes de Cajamarca.
Félicitations, Alfredo, pour cette reconnaissance méritée.
Gabriela Hidalgo
Volontaire du Réseau


Lire et guérir


Début septembre, les coordinateurs du Programme communautaire se sont réunis pour la dernière formation de l’année avec un bel enthousiasme.
La diversité des thèmes abordés a fait que nous n’avons pas senti combien peut être difficile l’apprentissage, Toute une matinée nous avons revu les techniques de réhabilitation physique pour les enfants atteints d’une paralysie cérébrale infantile, constatant que le plus important est et sera toujours notre effort, notre créativité et constance en cette tâche.  
Nous avons partagé le film Le discours du Roi, qui montre les difficultés d’un monarque qui pâtit de bégaiement et comment il réussit à les surpasser. Ensemble, nous avons appris aussi à améliorer l’alimentation des enfants aux capacités projetables, enrichissant les plats de quinoa, cacahuète et légumes des jardins potagers. Après nous nous sommes régalés des plats préparés ensemble à travers un riche repas en communauté.  
L’exposé d’ Alfredo Mires sur le thème Lire pour les autres nous a enseigné la valeur de la lecture comme élément guérisseur.  Nous nous imaginions déjà  les enfants du Programme écoutant les contes choisis entre les bras de leurs parents. Nous sommes convaincus que cette combinaison de sagesse et de tendresse peut nous ouvrir des portes et des mondes dans le cadre de la réadaptation.
Avec un cercle de lecture de notre propre édition de Le droit à l’essentiel, nous avons affirmé nos connaissances et notre position en respect de la thématique du Droit des Enfants.
On espère qu’apprendre sera toujours une fête comme aujourd’hui, pour tous les enfants et adultes du monde.