Ce 14 octobre 2018, Monseigneur Oscar Arnulfo Romero a
été canonisé. Romero, pour son engagement auprès des pauvres a été assassiné le
24 mars 1980 pendant qu’il disait la messe, à San Salvador.
Notre compagnon Alfredo Mires était dans le Salvador
au milieu des années 90 et à son retour avait publié “Le défi de marcher en
vivant: résumé des avancées au Guatemala et au Salvador ».
Le livre commence par deux textes de Monseigneur
Romero situés comme des épigraphes:
"Une restructuration de notre système économique
et social est nécessaire, parce que cette idolatrie de la propriété privée ne
peut être absolue. ".
“Il est encore temps de quitter vos anneaux pour ne
pas qu’on vous enlève vos mains”.
Nous partageons ici un petit extrait en lien avec “San Romero de América”:
"Seigneur
Si tu sauves Le Salvador
Ne sauvent pas ceux qui à tuer
Ont joui,
De l’assassin cruel
Au voleur des pauvres
Au violeur, au porc,
Condamne-les
Seigneur
Je ne veux pas oublier la tombe de Monseigneur Romero,
ni le recoin où l’ont tué les assassins qui marchent libres s’ils assassinent
et qui emprisonnent si on les regarde.
Dans la chambre d’où ils ont sorti les 6 jésuites de l’Universit”
catholique pour tirer sur eux à brûle-pourpoint, un tableau de Monseigneur a la
vitre cassée par le feu des lance-flammes avec lequel ils ont tenté de tuer sa
mémoire alors qu’ils n’ont réussi qu’à raviver son souvenir.
Et dans un autre cadre il a une autre valle dans la
poitrine, parce ce que ceux qui l’ont tué doivent rêver la nuit et que parfois
ils ne sont pas convaincus qu’il est mort. Peut-être croyaient-ils qu’en tuant
un homme leurs rêves seraient annihilés.
Je ne veux pas oublier l’obscur recoin de la sacristie
où habitait Romero, cette sorte de de saint à l’odeur du peuple, ni ses vêtements
déchirés ni son sang répandu. Le Salvador a tant de douleur que je ne sais pas
comment il tient.

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