lundi 18 octobre 2010

Martien

Il y a de cela plusieurs années, l'anthropologue Lourdes Endara publia le livre « Le Martien du coin, l'image de l’Indien dans la presse équatorienne durant le soulèvement de 1990 » [El marciano de la esquina: imagen del indio en la prensa ecuatoriana durante el levantamiento de 1990]. Endara mentionne que « Pour toutes les sociétés, l’Autre” est toujours un Martien. La réaction face aux actions de ces “autres” suit le même principe décrit dans le cas de Martiens. Chaque fait nouveau à leur sujet est lu, ou plutôt connoté à travers les filtres des connaissances préalablement socialement et collectivement accumulées par les sociétés. »

Ainsi, pour certains, les comportements de notre compagnon semblent bizarres ; notre ami qui est vraiment un Martien, en raison de son nom : Martiano Amaya Pretel, habitant du village de Anricsha, dans la province de Contumazá et bibliothécaire en chef (coordinateur) de ce secteur.
Il a commencé comme bibliothécaire il y une vingtaine d'années. Plus tard, il a été élu coordonnateur et est maintenant membre du Programme communautaire qui accompagne des enfants avec des besoins spéciaux, en milieu rural.
Marciano marche, chargé de livres, visitant les communautés ; ce sont des heures et des heures de marche sans pause, sur des pentes escarpées, pour enfin arriver à destination et prendre soin des enfants et de leurs familles.
Récemment, il a été malade, presque incapable de marcher. Et il a pourtant continué. Et il continue toujours.
On ne devrait jamais considérer quelqu’un de « martien » en raison de son l'engagement et de son abandon de soi, mais plutôt de « martiano ».

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