vendredi 20 janvier 2017

Dans la campagne au mois de janvier




Le trajet nous a menés à la province de Chota, au nord de Cajamarca. Le brouillard parfois fin, parfois dense ; les divers tons de vert mélangés aux pierres et à la boue, les semences sœurs, les gens humbles et cordiaux avec leurs chapeaux, et bottes ; les couleurs vives, aussi vives que leurs habitants, la terre, les arbres, la pluie, le vent, les plantes. Les Apus (dieux) sages et expressifs, les montagnes gardiennes de l’espoir…

Tôt, très tôt, nous sommes arrivés à Nuevo Horizonte, dans le village de Cutaxi. Après la soupe verte que nous a offerte don Silverio, le bibliothécaire, nous avons emprunté le chemin qui grimpe pour arriver au Centre communal, au congrès des Rondes paysannes de la province, qui avaient invité Alfredo pour qu’il parle de l’identité et la dignité paysanne.
Nous avons poursuivi le chemin, les moto-taxis, les camionnettes nous ont recueillis et des personnes nous ont aidés à arriver à Masintranca : la présence de la noble et sereine Dona, bibliothécaire et maîtresse de maison ; la charmante et souriante Nerly, le cordial et attentif Sergio. Cet ayllu (homme de la communauté en quechua) travaille à la fois à la coordination de plusieurs bibliothèques de la zone, à la participation au programme communautaire pour l’accompagnement de personnes aux capacités projetables, au sein de la bibliothèque rurale et à la distribution de médecines naturelles aux communautés pour soigner leurs maladies.

Pendant la soirée, ce fut le moment du Rescate (« sauvegarde ») de l’oralité dans la communauté de Huayrasitana. Malgré la pluie et les chemins difficiles, nous avons rencontré un bon groupe d’habitants, femmes, hommes, enfants et jeunes pour converser et les écouter parler des différences et des relations entre butter et « cutipar » (mot quechua spécifique pour butter le maïs) , les différentes variétés de pommes de terre et les nombreuses qui ne se cultivent plus aujourd’hui, la réflexion sur ce qui se passe aujourd’hui, ce que montrent les médias qui arrachent les paysans de leurs fermes, de leurs traditions, de leur bonheur.
Le matin suivant, avec  comme guide Sergio, nous avons emprunté le chemin jusqu’à Nuevo Oriente. Ici, nous avons rencontré l’épouse et la fille d’Oscar Burga, la famille qui abrite la bibliothèque dans sa maison. Pour Lucila, le sens de la présence de la bibliothèque dans leurs vies, en plus de bénéficier aux études de leurs enfants, est que les gens continuent à leur rendre visite… De retour, par les froides et à la fois chaudes terres de Masintranca, nous sommes repartis vers Cajamarca. A nouveau, les Apus se sont exprimés : la pluie, le vert, les plantes, les gens de Cajamarca. Merci infiniment !
Nathalia Quintero 

 

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